(Post 21 - Depression & Post Traumatic Stress disorder . Translation on the bottom)
Salut tout le monde ! Cela fait un petit moment que je n’ai plus prit ma plume (tapé sur mon clavier plutôt) pour rédiger un post. Ce n’est pas par manque de motivation, mais j’ai consacré tout ce temps à la traduction complète de mon site. BREF.
J’ai longtemps voulu rédiger un post à propos de la dépression, pas en général mais celle qui nous frappe après la maladie, j’aimerais aussi évoquer le syndrome de stress post traumatique, que toute personne qui a vécu une hospitalisation difficile, connait.
J’ai échangé avec pas mal d'ancien patients suite à la publication de mon site. Personne n’échappe à ces phases : la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. C’est une certitude. Chez certains d’entre nous, la dépression va s’installer confortablement, et si nous n’agissons pas rapidement, elle peut se faire un nid douillet et ne plus vouloir s’en aller, d'où l'importance de l'évoquer d'après moi.
Il est difficile de parler de la dépression post hospitalière. Parce que vous vous doutez bien que nous n’avons pas vécu notre maladie de la même façon, nous n’avons pas tous les mêmes séquelles, nous ne portons pas tous les mêmes stigmates, et surtout nous n’avons pas tous les mêmes bagages émotionnel.
Bon, déjà : je pense qu'il est important de nous voir tout entier. Chacun d’entre nous est un univers à lui seul. Nous avons notre propre vision de la vie, notre propre sensibilité, notre propre corps, notre propre passé. D’un être à l’autre, l’équation est totalement différente. Donc forcément, nous n’allons pas vivre cette phase de la même façon, elle ne durera pas le même temps chez tout le monde, et elle se manifestera sous bien des formes selon chacun d’entre nous.
Je ne rédige pas ce post pour vous donner la recette de COMMENT SORTIR D’UNE DEPRESSION EN 2 SEMAINES APRES UN LYELL. Je n’ai pas de remède miracle, je n’ai pas de réponse aux angoisses existentielles qui nous tourmentent. Mais j’ai mon vécu, mon histoire, mes bagages émotionnels, ma sensibilité à vous offrir. En espérant que cela vous guide un petit peu, pour sortir la tête de l’eau.
C’est parti !
1/ Le bagage émotionnel
Commençons par le commencement. Quand on sort de l’hôpital, on passe les portes en ramenant chez nous une valise remplie de douleur, de questions, de tourments, de souvenirs traumatisants…
Cette valise, on ne va pas tous en faire la même chose. Parce que nous n’avons pas tous le même bagage émotionnel.
Certains sont des forces de la nature, d’autres sont très terre à terre, d’autres sont angoissés, certains sont optimistes, d’autres hyper sensible (c'est moi ça!). N’empêche qu’ouvrir une valise remplie de plein de traumatismes, même si vous êtes un force de la nature, vous allez vous manger un bon gros uppercut dans les gencives, que vous ne saurez esquiver. C’est comme ça.
Mais pourquoi ? Parce que cette maladie nous est tombée sur le coin de la gueule. Parce que nous n’avions jamais suivi d’entrainement pour faire face à tant d’horreur, parce que nous nous étions préparés à mourir dans notre lit d’hôpital, et qu'en plus, nous ignorions que la vie était si fragile. Mais bon, si vous lisez ceci aujourd’hui et que vous êtes un survivant comme moi, dites-vous bien que cette bataille, c’est vous qui l’avez remporté. C’est un bon début, non ? ;-)
Mon bagage émotionnel à moi est tourmenté de vieux souvenirs de harcèlement scolaire, d’une jeunesse où je ne pouvais pas me voir en peinture, et d’un manque de confiance en moi palpable. Saupoudrez le tout d’un tempérament pessimiste / angoissé et vous aurez un portrait de ce que j’étais avant tout ça !
On peut dire que j’ai vécu mon hospitalisation comme la fin de ma vie "d'avant". Je ne sais pas si certains pourront comprendre cela. Mais pour résumer, je suis rentrée chez moi en laissant une part de moi dans ce lit d'hôpital. Je suis rentrée comme un zombie. Ni vivante, ni morte. J’étais entre deux. Un pied à l’hôpital, l’autre à la maison.
2/ Dépression
Je n’allais pas y échapper. Sinon cela aurait été tellement simple. Les premiers jours chez moi, je n’avais qu’une envie : dormir. Pour que le temps passe plus vite, pour passer à l’étape suivante. Je n’avais pas envie de voir du monde, je n’avais pas envie de sortir. Ma première sortie s’est super mal passée. C’était pour aller à la pharmacie, j’ai demandé à ma mère de m’y conduire. Clairement je me suis forcée, et je regrette, car je me souviendrais toujours du regard des préparatrices.
Je cherchais beaucoup de réponse à mes questions, j’ai cherché des témoignages, je me souviens avoir cherché des Hashtag LYELL sur Instagram, Facebook. J’ai essayé d’appeler à l’aide en écrivant à une association. C’était une bouteille envoyée à la mer car je n’ai jamais eu de retour. Le peu de site que j’ouvrais dressait des photos de personnes hospitalisées, chair à vif, branché de tous les côtés. Mais bon sang. Pourquoi nous montrer ça ? Sérieusement ? Je me demande quel est l’intérêt de montrer autant de photos si effrayantes. Parce que vous savez, quand on a eu un Lyell, ou quand un proche vit cette maladie, ON SAIT A QUOI CELA RESSEMBLE. Ces recherches m’ont plus angoissé qu’aidé.
Les jours passent. Je commence à me forcer à faire un pas vers quelque chose. Je décide d’accepter toutes les visites de mes amis. Au départ je l’ai fait à contre cœur. J’ai été bête, parce qu’ils ne m’ont jamais déçu. Certains me racontaient juste leur vie (parler d’autre chose nous fait nous évader), d’autres étaient là pour m’écouter ou rire avec moi. Tous au TOP.
Pourtant, je savais que la clé de ma « guérison » ne résidait pas en mes proches. Je me demandais très sérieusement si un jour j’allais pouvoir me sentir à nouveau légère, et heureuse. Car même si ma jeunesse n’avait pas été rose, je n’aurais échangé mon existence contre aucune autre. J’aime tellement mes proches!
J’ai décidé de demander de l’aide. C’était sûr que je n’allais pas pouvoir avancer seule. J’ai donc décidé rapidement d’appeler ma Psychologue, que je n’avais plus consulté depuis quelques années, pour reprendre une thérapie, et trouver des clés pour avancer pas à pas.
C’est cette thérapie qui m’a fait sortir la tête de l’eau. J’ai vidé mon sac, j’ai pleuré, j’ai mis des mots sur mes souvenirs, j’ai pu être moi-même, j’ai pu avoir des réponses, et j’ai surtout pu accepter ce qu’il s’était passé.
La thérapie m’a aidé à ne pas me laisser me faire dévorer par la dépression. Je ne vous dis pas qu’en deux séances j’ai été guérie. Je vivais à ce moment une descente que je qualifie d’abyssale. Mais j’ai pu prendre mon souffle, me détacher de ces poids qui me trainaient vers les entrailles de mon désespoir. En mettant des mots sur ces fardeaux, j’ai pu me sentir mieux, petit à petit.
C’est ma thérapeute qui m’a aidé à mettre un seul mot, sur ce que je devais faire pour me sentir mieux : un deuil.
C’est exactement ça. Faire le deuil, de ce que l’on a été avant, de ce qu’il s’est passé pendant, et ensuite, de ce que nous vivons pendant la sortie. Ça en fait du travail ;-) (Je parle de deuil dans mon Post N°18)
Ça allait être dur, mais pas impossible. J’ai donc décidé de commencer mon propre deuil, et avec du temps, je suis arrivée à un point où j’ai accepté mon vécu. Pour laisser la place à quelque chose de plus grand. Je le méritais.
3/ Stress post traumatique
C’est aussi en thérapie que nous avons posé ces 3 mots. Je ne pensais pas le vivre ce fameux stress. Je pensais que c’était réservé à des personnes ayant vécu des horreurs. Bah en fait j’étais concerné. Et c’était normal.
Pendant des mois, j’ai été frappée par des flashs, des souvenirs, des mots, de la douleur, de la solitude. Des images venaient me hanter, n’importe quand. Des odeurs me rappelaient les soins. Il y avait tellement d’éléments qui me rappelaient mon séjour à l’hôpital que je n’arrivais pas à me raccrocher à la réalité.
Grâce à ma psychologue, j’ai effectué des séances d’hypnose afin d’essayer de me détacher petit à petit des souvenirs difficiles. Ça a été dur, mais peu à peu, j’ai réussi à prendre de la hauteur sur ces horreurs qui me rendaient visite. J’ai pris de la hauteur en me concentrant sur le présent, en savourant plus intensément quelques pépites de mon quotidien.
Il est important, de se reconnecter à la réalité pour passer ces étapes. Ce n’est pas facile, je le sais bien. Mais chaque progrès, aussi infime soit-il, vous montre que vous pouvez contrôler votre rétablissement. Il ne faut jamais brusquer les choses. Prendre le temps de gravir une étape rendra l’arrivée bien plus inoubliable.
4/ La nuit, dormez
"Non, sans déconner ?" _ C’est une évidence pour beaucoup, mais pour nous qui avons passé bon nombre de nuits en réanimation, sous lexomil ou somnifère, à être réveillé par une hémorragie, un étouffement, des vomissements, des yeux qui ne peuvent plus s’ouvrir, la sonde urinaire qui vous gêne, la peur de débrancher votre voie centrale […] :: dormir est une épreuve.
Lorsque je suis sortie de l’hôpital je ne voulais plus avaler de médicaments, par peur. Donc plus de lexomil avant de dormir. A part que mon corps, lui, s’était bien habitué à prendre ce calmant pour lâcher prise quelques heures. J’ai donc passé beaucoup de nuits blanches, à cogiter. A penser. Cela n’aide pas à passer le cap de la dépression et du stress post traumatique quand on dort 3 heures par nuits maximum.
Du coup il fallait que je trouve une solution pour ça aussi. J’ai donc suivi les conseils de proches et j’ai fait quelques séances de kinésiologie avec une personne de confiance !
Je ne connaissais pas cette pratique, mais elle m’a énormément aidé à me reconnecter à moi-même, et à retrouver de la bonne fatigue, et de fait : un sommeil réparateur.
Comme toute pratique, rien ne se fait en une séance. J’ai fait quelques séances (riches en émotions !!) et avec du temps j’ai retrouvé un vrai sommeil réparateur.
Il ne faut jamais hésiter à se faire aider. La décision doit nous être propre, à quoi bon se brusquer ? Il est important de bien vous dire que si vous ne nous sentez pas capable de vous remettre de cet épisode seul, certaines personnes pourront vous apporter quelques clés pour vous aider à avancer.
5/ A mon tour
« Maintenant que j’ai certaines clés en main, des réponses à quelques-unes de mes questions, ce serait bien que moi aussi j’avance, par mes propres moyens. »
Je veux parler de ce déclic, cet instant où nous décidons nous-mêmes, de prendre les choses en main, et de nous prouver que nous méritons bien mieux que tout ça.
Comment fait-on ? Il n’y a pas de recette miracle. Cela réside en nous, cela nous est propre. Certains vont chercher les réponses en eux en partant voyager, d’autre vont méditer, certains vont reprendre leur projets là où ils les avaient arrêté, d’autres vont tendre la main aux autres, et certains auront un déclic en écoutant une chanson.
Tout va dépendre de ce que nous attendons de cette épreuve. Attendez-vous qu’elle soit salvatrice, attendez-vous qu’elle vous apprenne à oser ? Attendez-vous qu’elle vous ouvre les yeux sur ce que vous voulez vraiment faire de votre vie ?
J’ai longtemps cherché à donner un sens à ce traumatisme. Je voulais donner un sens à tout ça, sinon je l’aurais vécu pour rien !
Je crois que le sens que j’ai donné à cette épreuve est simple finalement. J’ai toujours cherché le bonheur, croyant que je ne le méritais pas. J’ai passé du temps à me détester, à être négative et à avoir peur d’oser. La maladie vous apprend tellement.Quand on est sur le point de tout perdre, qu’on frôle la mort, on pense à notre vie en général. Vous savez c’est comme quand on nous dit qu’avant de mourir, notre vie défile devant nos yeux. C’est vrai. Et vous savez ce que j’en ai retenu ? J’ai retenu mon père, ma mère qui me tenait la main, les yeux de ma sœur, ses enfants, mon frère, mes amis, mon amoureux, les oiseaux qui volent, le soleil couchant, le souffle du vent. (Notez les rimes SVP !)
Le sens de cette épreuve n’est pas la vérité absolue. Mais j’ai découvert le bonheur : il a toujours été devant mes yeux. La beauté de l’univers s’est toujours dressée devant moi. Certains ne la voient peut être pas encore. Elle s’est dressée devant moi, de toute sa grandeur, un jour banal, vers 19h30 quand le soleil se couchait.
Vous vous doutez bien que j’ai réussi à reprendre du poil de la bête en créant ce site aussi, en écrivant toutes ces lignes. L’écriture a été pour moi ma thérapie personnelle.
Verbaliser mes émotions m’a aidé à sortir la tête de l’eau, et à ré apprendre à vivre une vie simple, et belle.
Pour résumer, voici quelques petits conseils, pour passer le cap de la dépression post hospitalière (d’après moi hein, et rappelez-vous que je ne suis pas docteur, ni thérapeute ! )
Évacuer : laisser sortir ce qui sommeille en vous, et vous pousse à rester enfermé chez vous. Parlez, pleurez, riez, peignez, écrivez… Il y a une part d’exutoire dans beaucoup de pratiques. Pleurer et parler (dans un premier temps avec mes proches) m’a permis de rendre certains poids un peu plus légers.
Accepter les visites de vos proches : certains d’entre nous n’ont pas toujours la tête à ça, et c’est normal. Mais rien ne vaut la compagnie d’un bon ami. Rien ne vous force à re parler de ce qu’il s’est passé, écouter les autres vous fera aussi du bien, focaliser votre attention sur autre chose que votre histoire vous fera relâcher un peu de pression. Et en passant un bon moment avec un proche, vous apportez un peu de chaleur à votre cœur.
Se faire aider : la décision est votre. Personne ne doit vous forcer à faire une thérapie pour laquelle vous n’êtes pas prêt. Ayant déjà fait une thérapie, pour moi en entamer une nouvelle était vital. J’ai une confiance inébranlable en les compétences de ma psychologue. Elle a des clefs que je n’avais pas. A mes yeux faire une thérapie est indispensable, et très bénéfique pour nous aider à passer le cap de la dépression et du stress post traumatique.
Essayer de nouvelles techniques : kinésiologie, hypnose, sophrologie, médecine chinoises, massages travaillant sur les mémoires émotionnelles… Il y en a pour tous les goûts, et si parler pour vous n’est pas la clé de tout, sachez qu’il y a bon nombre de pratiques qui visent à vous faire aller mieux, et vous pousse vers un bon rétablissement ! Demandez à vos amis pour avoir l’adresse d’un bon praticien de confiance !
Sortir : seul ou accompagné. La dépression se développe plus rapidement dans un environnement routinier, et similaire tous les jours. Si vous apportez un peu de nouveau, de beau, de doux à votre vie, vous rentrerez chez vous avec le sentiment d’avoir fait un pas vers du positif.
Rêver : si vous avez des rêves que vous repoussiez encore et encore, essayer de les concrétiser. Je ne parle pas d’aller sur la Lune, mais si vous rêviez de faire un voyage important pour vous, planifiez-le. Profitez du temps que vous avez pour vous évader !!
Prendre soin de soi : se relaxer, se préparer, se parfumer, ou faire des exercices de respiration. Prenez soin de votre corps, de votre cœur. Certains gestes / passe temps apaiseront vos angoisses et vous feront penser à autre chose 5 minutes : prendrez un bain, lire un bouquin, regarder un bon film... Gardez du temps pour vous et à vous, en vous entrainant à vous faire plaisir, vous gagnerez du terrain sur la dépression qui vous pousse à rester sous la couette.
Observer : c’est quelque chose que je fais depuis que j’ai été malade. Contempler l’univers, la beauté de chaque journée. Vivre intensément certains moments, cela vous fait voir la vie d’un point de vue totalement différent. Laissez-vous submerger par ce qui vous entoure.
Souffler : vous avez le temps. On ne guérit pas d’une dépression lié à quelque chose d’aussi terrible en 2 mois ! Ne vous mettez jamais la pression.
Croire en soi : vous avez vu ce que vous avez terrassé ????! Vos blessures ont le mérite de vous rappeler que vous avez gagné, ne l’oubliez pas.
Ce que vous avez traversé a été dur, mais surtout ne baissez jamais les bras. Comme dit le proverbe : "On a deux vies, la seconde commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une."
La bataille de la reconstruction est longue et difficile, mais vous avez le choix d’avoir les armes que vous voulez pour vous relever de cette épreuve et en faire une force. Comme je l’écrivais au début de ce post, nous sommes tous différents, de par notre histoire, notre personnalité. Mais une chose nous rassemble tous : chacune de nos histoires, aussi dures et sombres soit-elle, peut révéler en chacun de nous des forces insoupçonnées, de la sagesse et une soif de vivre plus intense que jamais.
Ne lâchez rien.
Camille
Post 21 - Depression & Post Traumatic Stress disorder
Hello everyone! Today I want to write a post about depression : the one that strikes us after the disease, also I'm going to talk about the post traumatic stress syndrome, which anyone who has lived a difficult hospital knows.
I talked with a lot of ex patients following the publication of my blog. Everyone has to live these steps: depression and post-traumatic stress disorder. For some of us, the depression will settle comfortably, and if we don't act quickly, it can make a cozy space in us. So here is the importance of talking about that.
It's hard to talk about post-hospital depression. Because we didn't experience our illness in the same way, we don't all have the same after-effects, we don't all wear the same stigmas, and (very important) we don't all have the same emotional baggage.
First, I think it's important to see us like the way we are. Each of us is a universe on its own. We have our own vision of life, our own sensitivity, our own body, our own past. From one person to another, the equation is totally different. So, we won't live this step in the same way, it won't last the same time for everyone, and it will manifest in many forms for each of us.
I don't write this post to give you the recipe for HOW TO FEEL GOOD AFTER A TRAUMA ON 2 WEEKS. I don't have a miracle cure, I don't have answers to our existential anxieties. But I have my experience, my story, my emotional baggage, my sensitivity to share with you. Hoping that's gonna help you a little.
Let's go !
1 / The emotional baggage
Let's start. When we leave the hospital, we pass the doors bringing home a baggage filled with pain, questions, torments, traumatic memories ...
About this suitcase, we won't do the same things in the same way. Because we don't have the same emotional baggage.
Some of us are strong, others are very objectif, others are anxious, some are optimistic, others hyper sensitive (that's me!). But open a suitcase full of trauma, even if you are a badass, you will be K.O. and you'll live this experience painfully.
But why ? Because this disease has fallen from nowhere, we never trained to live so hard moments, because we had prepared to die in our hospital bed, and we didn't know that life was so fragile. But hey, if you're reading this today and you're a survivor like me, tell yourself that YOU WON. It's a good start, right? ;-)
My emotional baggage is full of old memories of school bullying, and a missing self confidence.
We can say that I lived my hospitalization as the end of my old life . I don't know if anyone will understand that. I went home leaving a part of me in this hospital bed. I came home like a zombie. Neither alive or dead. I was stuck between two worlds. One foot in the hospital, the other in my house.
2 / Depression
I wasn't going to miss this step. Otherwise it would have been so simple. The first days at home, I had only one desire: to sleep. For time to pass faster, to move to the next step. I didn't want to see people, I didn't want to go out. My first trip went really bad. It was to go to the pharmacy, I asked my mother to drive me there. Clearly I forced myself, and I regret it, because I would always remember the look of people.
I was looking for a lot of answers to my questions, I looked for itw, I remember looking for Hashtag LYELL on Instagram, Facebook. I tried to call for help by writing to an association. It was a bottle sent to the sea because I never had a return. The few sites I opened showed pictures of hospitalized people. But damn it. Why people need to show us that? Seriously? I wonder what is the point of showing so many pictures so scary. Because you know, when you have had a Lyell, or when your relatives does, YOU KNOW WHAT IT LOOKS LIKE. This research has more stressed me than helped me.
Time flies. I started to force myself to take a step towards something. I decided to accept all visits from my friends.
But I knew that my relatives couldn't help me to recover emotionally. I was seriously wondering if one day I would be able to feel good again, and happy. Because even if my youth had not been awesome, I wouldn't have exchanged my life against any other.
I decided to ask for help. It was sure that I wasn't going to be able to go forward alone. So I decided quickly to call my Psychologist, that I hadn't consulted for a few years, to start a new therapy, and find the keys to keep going on, step by step.
It was this therapy that saved me. I told everything about my hospitalization, I cried, I put words on my memories, I could be myself, I could have answers to some questions, and I could especially accept what had happened to me.
The therapy helped me not to let myself be ate by depression. I'm not telling you that in two sessions I was healed. I was living at that moment an abyssal descent. But I was able to take my breath again, to face this depression. By putting words on these burdens, I was able to feel better, step by step.
It was my therapist who helped me put one word on what I needed to do to feel better: mourning.
It's exactly that. To mourn, what we were before, what happened during, and then what we experienced during the therapy. Weird homeworks, right? ;-) (I speak about mourning in my Post N ° 18).
It was going to be hard, but not impossible. So I decided to start my own mourning, and with time, I accepted my experience with the TEN. To make a place for a new me. I deserved it.
3 / Post traumatic stress disorder
That's in therapy where I learn this words. I didn't think I would live this stress one day. I thought it was only for people who had lived horrors like wars... Actually I was one them. And it was normal, because of what I lived in the hospital.
For months, I was struck by memories, words, pain, loneliness. Images came to haunt me, anytime. Some smells reminded me of the care that I had during 3 weeks. There were so many things that reminded me my stay in the hospital, that I couldn't hang on to reality.
Thanks to my psychologist, I did some hypnosis sessions to try to let this painful memories let go little by little. I succeeded by concentrating on the present, savoring more intensely my daily life.
It's important to reconnect with reality to go through these steps. It's not easy, I know. But every progress, no matter how small, shows you that you can control your recovery. You must never try to go faster and faster. Take your time, so the result will be more wonderful.
4 / At night, sleep
"No, you're kidding?" _ This is obvious for many people, but for us who have spent many nights in intensive care, under with lexomil, sleeping pills, to be awakened by bleeding, choking, throwing up, eyes that can not open, the urinary catheter that bothers you, the fear of unplugging your venous central line [...]: sleeping is a BIG TEST.
When I left the hospital I didn't want to take drugs anymore, because I was so scared. So no more lexomil before sleeping. Except that my body nedded it to let go and sleep.. So I spent a lot of nights awaken. It doesn't help to get better about depression and post traumatic stress disorder.
So I had to find a solution for that too. So I listened the advices of relatives and I did some kinesiology sessions with a person of confidence!
I didn't know this practice, but it helped me a lot to reconnect with myself, and to find good tiredness, and indeed: a good sleep.
Like any practice, nothing is done in one session. I did some sessions and with time I found a good sleep.
You should never hesitate to ask for help. The decision must be yours. It is important to tell you that if you don't feel able to recover from this experience alone, some people can give you some keys to help you to recover.
5 / It's my turn
"Now that I have some key, and some answers to some of my questions, it would be great if I make a step by my own to get better."
I want to talk about this moment when we decide,? ourselves, to do something important to give a sense to all of this, and to prove to ourselves that we deserve the best.
How ? There is no recipe. It's in us, it's ours. Some will look for the answers while going to travel or hiking, others will meditate, some will resume their projects where they had stopped and some will have a click while listening to a song.
Everything will depend on what we expect from this event. Do you expect it to be saving, do you expect it to teach you to dare? Do you expect it to open your eyes to what you really want to do with your life?
I wanted to give a sense of this trauma. I wanted to give meaning to all that, otherwise I would have lived my TEN for nothing!
To me, the meaning of this experience is simple : I always looked for happiness, believing that I didn't deserve it. I spent time hating myself, being negative and being afraid to dare. I was so wrong all this time. The disease teaches us so much. When we are on the point of losing everything, we are close to death, we think about our life. That is true. And you know what I remember? I remembered my father, my mother who held my hand, the eyes of my sister, her children, my brother, my friends, my lover, flying birds,sunset and wind.
The meaning of this test isn't the absolute truth. But I discovered happiness: it has always been in front of me. The beauty of the universe has always stood in front of me. Some may not see it yet. It stood in front of me, of all her greatness, a normal day, around 19:30 when the sun was setting.
Of course writing all these lines is also a good thing to me. Writing has been my personal therapy. Verbalizing my emotions helped me to get better, to breathe, and to learn how to live a simple, & beautiful life.
To resume, here are a few tips, to get over the post-hospital depression (I'm not a doctor !!)
To evacuate: let go what is sleeping in you, and pushes you to remain locked up in your bed. Speak, cry, laugh, paint, write ... There are so many practices wich can help you to feel less depressed.
Accept visits : some of us don't always mind that, and that's normal. But nothing is better than the company of a good friend. Nothing forces you to talk about what happened, listening to others will focusing your attention on something else that your story, and will release a little pressure.
Ask for help: the decision is yours. No one should force you to do a therapy! I already did a therapy, a few years ago. I know that my therapist has keys that I didn't have. To me, doing a therapy is essential, and very beneficial to help us to face of depression and post traumatic stress disorder.
Try new practises: kinesiology, hypnosis, sophrology, Chinese medicine, massages working on emotional memories ... There is something for everyone, and if speaking for you is not the key to everything, know that there are many practices that can help you to feel better.
Go out: alone or accompanied. Depression develops faster in a routine environment. If you bring a litlle of sweetness to your life, you will go back home with the feeling of having taken a step towards something better for you.
Dream: if you have dreams try to make them come true. I'm not talking about going to the moon, but if you dreamed of making an important trip for you, plan it. Enjoy the time you have to escape!
Take care of yourself: relax, prepare, perfume, or do breathing exercises. Take care of your body, your heart. Some gestures will soothe your anxieties: take a bath, read a book... Keep time for yoursel, don't forget to tell you that's you are a real hero (because you are..)
Observe: It's something I've been doing since I was sick. Contemplate the universe, the beauty of each day. To live intensely some moments, it makes you see life from a totally different point of view.
Breathe: you have time. We cannot be cured of a depression in two months. Never put pressure on yourself.
Believe in yourself: remember that you won. You a stronger than you think <3
What you went through was hard, but never give up.
"We have two lives, the second begins when we realize that we have one."
The path of reconstruction is long and difficult, but you have the choice to have the keys you want to overcome this trauma and make it a strength. As I wrote at the beginning of this post, we are all different, because of our history, our personality. But we have one thing in common : each of our stories, however hard and dark, can reveal in each of us unsuspected strengths, wisdom and a thirst for a living more intensely than ever.
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